Et nous, personnes âgées, quelle relation avec les enfants ?

Personnes âgées : quelle relation avec les enfants ?

Le billet d’humeur de Monique

Si toutes nos intentions sont communément partagées au sein de nos projets de béguinages et m’encouragent, il y a pourtant une expression qui m’arrache les oreilles :     « l’aide aux devoirs » dans l’intention d’être utile…

Le peu que je comprends en écoutant un grand nombre d’enseignant.e.s ou personnes à l’écoute de ce qui se passe vraiment, c’est la formidable bévue qu’est cette aide aux devoirs, et en particulier de la part de notre génération de retraité.e.s. Ils / elles pointent l’immense écart qu’il y a entre la pédagogie utilisée aujourd’hui dans les écoles et celle que nous avons reçue et retenue à notre époque.

On peut regretter les méthodes qui nous ont formé.e.s, et pas si mal que ça nous en sommes convaincu.e.s. ! On peut s’en féliciter, … il n’y a pas de doute que l’écart est là.

Avec toute la motivation qui peut pousser les parents à solliciter notre disponibilité de retraité.e.s et avec toute l’immense détermination qui nous donne une légitimité apparente, « faire la leçon » ou « aider aux devoirs » des jeunes, avec le vocabulaire et les techniques qui nous restent, qui ne sont plus du tout celui inculqués en classe, est ce vraiment utile ? ou contre-productif ?

Nous arrangerions bien les parents dans cette histoire, parents à qui l’Education Nationale confie une nouvelle tâche, celle de la surveillance du travail scolaire une fois leurs enfants rentrés à la maison, si à notre tour nous nous laissons instrumentaliser parce que nous avons du temps ?

Non.

Et si les parents trouvent la tâche trop lourde, ce que je comprends très bien, qu’ils s’unissent entre eux pour exprimer collectivement leur mécontentement, qu’ils arrêtent à leur tour de se faire instrumentaliser et abimer par un stress supplémentaire, qu’ils arrêtent de croire que pour être bon parent, il est fondamental de s’occuper des devoirs d’école de leurs enfants !

Beaucoup d’enseignants sont stressés, les parents sont stressés, et les enfants sont stressés par la charge que le travail scolaire met sur eux. Est ce acceptable que nous rentrions dans ce jeu ?

Mais,

Nous pouvons être les personnes privilégiées, grâce à notre disponibilité en effet, notre écart du monde professionnel,  et notre immense envie d’être utile dans ce monde. Nous pouvons être ceux / celles qui apprennnent que la vie n’est pas irrémédialement stressée, et nous pouvons jouer au foot, à la pétanque, au ballon prisonnier,  faire des parties de dominos, de « téléphone arabe »… qui nous feront éclater de rire ensemble, jouer au scrabble et compter ensemble les résultats, cuisiner, jardiner, coudre, bricoler, lire une histoire ensemble (et non pas « faire lire »), jouer !!!

Les enfants apprennent en jouant comme le font tous les petits des mammifères. Qu’ils nous apprennent eux aussi à gagner, à perdre, à tricher, à bouder ; qu’ils nous apprennent les règles des jeux video qui les passionnent…. Prendre le temps de jouer et de faire, ensemble. Notre utlilté sera là mille fois plus efficace qu’en prenant cahiers, crayons et prise de tête. Faisons en l’expérience au sein des Tiers-Lieux de nos béguinages.

Développons cette attitude qui renverse les démons de notre époque !

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